dimanche 9 mai 2010

L'exploitation reste un métier de prise de risque

L'exploitation reste un métier de prise de risque.

Les transports Depaeuw, implantés à Lille et Dunkerque, travaillent en grande partie pour des acteurs de la distribution, région oblige ! Ils comptent 170 véhicules pour 189 chauffeurs. Les flux de transport sont opérés par une vingtaine d'exploitants et d'affréteurs. Comment travaillent-ils ensemble ? Quel est leur profil ? Quelles sont les évolutions possibles au sein de l'entreprise ? Flash Transport a voulu en savoir plus avec David Duhayon, DRH de l'entreprise.
Flash Transport : Combien d'exploitants et d'affréteurs comptent les transports Depaeuw ?
David Duhayon : Nous faisons une distinction entre affréteurs et exploitants. Nous avons sept affréteurs qui n'affrètent pas un parc de véhicules mais servent d'intermédiaires entre un client et un transporteur, qu'il s'agisse d'un pool de transporteurs avec lesquels nous travaillons habituellement ou des transports Depaeuw. Mais notre métier de base reste le transport, nous avons ainsi treize exploitants, qui gèrent chacun le planning d'environ 25 conducteurs maisons avec le parc de tracteurs correspondant. Les exploitants s'occupent également de gérer l'organisation avec les clients, qui peuvent être réguliers ou provenir des offres spot.
F.T. : Leurs métiers sont parfois antagonistes, comment parvenez-vous à les faire travailler ensemble ?
D.D. : Les affréteurs peuvent être appelés en renfort par les exploitants, pour gérer les pics d'activité ou les surplus par exemple. Ils peuvent aussi rechercher du fret sur certaines zones non couvertes par nos activités traditionnelles en cas de raréfaction du fret. Enfin, leur fret peut également s'insérer dans un flux régulier et apporter le petit plus qui rend l'opération intéressante. Nous essayons d'éviter les conflits d'intérêts en leur demandant de penser collectif. Il n'y a aucune incitation financière à se prendre du fret, ce qui évite les effets pervers. Ainsi, nous avons récemment mis en place un système d'intéressement, en plus de la participation, qui repose sur des objectifs collectifs.
F.T. : Quel est le profil de vos exploitants ?
D.D. : C'est un mixte de personnes, d'expériences et de profils plus jeunes. Les exploitants et affréteurs de plus de cinquante ans ont une forte expérience, le plus souvent apprise sur le tas. Ils sont plutôt autodidactes et exercent pour la plupart ce métier depuis des années, la responsable du site de Dunkerque a même démarré en 1969, date à laquelle il n'existait pas de formation initiale sur le métier. Nous avons également des profils plus jeunes, qui sortent souvent de formation transport type DUT. Nous procédons aussi pas mal par alternance, avec six ou sept jeunes en ce moment qui proviennent de l'Isteli (AFT-IFTIM), pour des fonctions d'affrètement et/ou d'administration. Au bout de quinze mois, ces postes peuvent évoluer vers de l'exploitation pure. La parité homme-femme est également équilibrée.
F.T. : Quelles sont les évolutions possibles ? Pour quels salaires ?
D.D. : Les évolutions peuvent être verticales ou horizontales. Ainsi, un exploitant peut changer de planning, ou passer d'une activité régionale de distribution à celle de transport à la demande. Un exploitant peut aussi devenir responsable opérationnel. De nouvelles problématiques arrivent également, avec la montée en puissance des contraintes environnementales. Nous allons par exemple avoir besoin d'un coordinateur qui puisse analyser les consommations des conducteurs et effectuer des analyses. Un exploitant ou un affréteur débutant peut espérer gagner entre 1.800 et 2.000 euros bruts. Ensuite, en fonction de l'expérience, de la complexité des plannings et de l'encadrement, les salaires peuvent progresser jusqu'à 4.000 euros

F.T. : Le métier d'exploitant, ou d'affréteur sera-t-il amené à évoluer ?
D.D. : Je crois qu'ils seront de plus en plus sensibles aux services rendus aux clients. La partie analyse va également monter en puissance avec le suivi de nombreux indicateurs, pour essayer par exemple de diminuer les temps parasites qui ne sont pas vendus aux clients comme les kilomètres à vide ou les moments de désorganisation lors des chargements. Ce qui permet d'obtenir des chiffres clés par chauffeurs. Il faut toutefois prendre garde à ne pas rester plongé dans ses chiffres toute la journée, car le métier d'exploitant est aussi un métier de prise de risque.
F.T. : Quelles sont justement les qualités requises pour occuper ces postes ?
D.D. : Des qualités managériales importantes, sachant que le métier d'exploitant est d'abord un métier à dimension humaine avec la gestion au quotidien d'une équipe de 25 conducteurs. Le bon climat social en dépend également. Les exploitants et commissionnaires doivent être aussi réactifs : quand un lot est proposé, on ne peut pas hésiter pendant deux heures. Ils doivent avoir de la mémoire, car il faut se souvenir en permanence à qui on a pris des lots, et avoir un bon sens de l'organisation car il n'est pas possible d'être désordonné. De la transparence aussi. En cas de souci avec un client, il vaut toujours mieux faire remonter l'information en interne plutôt que le client ne nous l'apprenne lui-même ! Enfin, il faut disposer d'un bagage réglementaire, connaître la législation sociale et proposer des missions compatibles avec la réglementation. Savoir également les responsabilités qui incombent au transporteur en cas de litige. La maîtrise de l'outil informatique devient indispensable, l'époque du suivi papier est révolue. Cela permet d'avoir une vue d'ensemble sur le travail des consultants et de reprendre un poste au pied levé, en cas de maladie par exemple. Pour finir, je dirais maintenant une sensibilité à l'environnement, dont les préoccupations rejoignent la partie économique. Diminuer notre consommation gazole, c'est aussi bon pour notre image de marque.
Propos recueillis par Grégoire Hamon.


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